Aliss ou l’art de poser la bonne question

• Auteur : Patrick Senécal
• Genre : fantastique
• Qualité de l’écriture : 4/5
• Originalité : 5/5
• Appréciation générale : 4/5

 

La recherche d’identité, le besoin de nouveauté, l’envie de se mettre en danger. Ce sont des situations qui arrivent à tout le monde à un moment ou un autre de nos vies. Une espèce de crise identitaire à moment charnière, par exemple à l’aube de son 18e anniversaire.

C’est précisément ce qui arrive au personnage principal d’Aliss, de Patrick Senécal.

 

Senécal sait créer des univers déjantés, horrifiques, troublants. Alice, 18 ans, décide de quitter Brossard et son nid familial pour aller à Montréal. Elle veut vivre, mais surtout, vivre «autre chose». En suivant un homme qu’elle a croisé dans le métro pour lui rendre le porte-feuille qu’il a laissé tomber, elle se retrouve dans un endroit étrange, un quartier de Montréal qu’elle ne connaît pas. Elle y rencontre des personnages curieux et hauts en couleur: Chair, Bone, Chess, Andromaque.

Inspiré du conte Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll, on retrouve dans Aliss plusieurs références à cette oeuvre de littérature jeunesse populaire, y compris dans les caractéristiques des personnages. Senécal a d’ailleurs pris la peine d’insérer de petites notes au début de ses chapitres afin de s’adresser au lecteur et lui rappeler le schéma de base du conte.

Dans cette aventure, Alice ira toujours plus loin, ne cessant jamais de repousser ses limites, croyant que c’est la seule manière de comprendre ce qu’elle est venue chercher en quittant sa tranquille vie de jeune bourgeoise. Mais comme dans tout roman de Patrick Senécal qui se respecte, les personnages évoluent au rythme du sang, du sexe, de la drogue, de la chair et du bizarre. Tentant de s’en sortir sans trop de dommages, Alice voudra désespérément des réponses à ses questions.

Mais saura-t-elle trouver LA question qui l’a menée jusque-là et qui aura le pouvoir de tout changer?

 

Aliss est encore un de ces romans dont il est difficile de se détacher et où on se répète sans cesse «Bon, ok, juste quelques pages de plus!»