- Auteur: David Goudreault
- Genre: Drame, humour noir
- Qualité de l’écriture: 4/5
- Originalité: 5/5
- Appréciation générale: 5/5
Lorsque je me suis plongée dans La Bête à sa mère – dont je vous ai parlé ici il y a quelque temps -, j’avais très hâte de voir à quoi allait ressembler la suite. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme et quelques attentes que je me suis plongée dans La Bête et sa cage, puis dans Abattre la bête.
La Bête et sa cage: un huis clos enlevant
Suite aux événements qui se déroulaient dans La Bête et sa mère, le personnage principal est emprisonné. Ce dernier tentera tant bien que mal de gravir les échelons de la hiérarchie des prisonniers, mais ce ne sera pas sans embûches.
Sincèrement, j’ai encore plus aimé ce tome que le premier! Le personnage principal fait encore une tonne de jeux de mots et de références qui n’ont aucun sens, peut-être même encore plus que dans le premier livre, et c’est absolument savoureux! J’ai davantage ris et parfois fois tout haut. Ce qui est très intéressant avec ces mauvaises références, c’est qu’elles sont pour la plupart très accessibles, alors personne n’a besoin de connaissances plus pointues pour les remarquer et en rire. De plus, comme c’était aussi le cas dans La Bête et sa mère, le personnage termine souvent ses propos erronés en disant «c’est documenté», ce qui ajoute au comique et à la preuve qu’il ne sait absolument pas de quoi il parle. Vraiment, le personnage est toujours aussi attachant grâce à sa naïveté que dans le premier roman!
Évidemment, comme l’histoire se déroule entièrement en prison cette fois, j’avais un peu peur que ça finisse par tourner un peu en rond, mais l’auteur a trouvé le moyen d’inclure autant d’action dans l’histoire, ainsi qu’un petit suspense qui nous pousse à vouloir savoir è tout prix comment l’histoire va se terminer. De plus, l’auteur a aussi très bien réussi à utiliser les dialogues pour ajouter un petit plus à l’histoire. D’ailleurs, on apprend au début du roman que le personnage principal s’est fait casser une palette et demie, donc chaque fois qu’il parle, l’auteur a pris la peine de remplacer les « s » et les « c » par des « f » et des « v », ce qui donne une touche de réalisme et, encore une fois, d’humour supplémentaire.
Il est aussi important de mentionner que pour ceux qui auraient trouvé le premier roman un peu trop difficile à lire à cause de la violence gratuite qui y était pas mal présente, elle l’est beaucoup moins dans ce deuxième roman et même dans le troisième.
Abattre la bête: une traque effrénée
Dans ce dernier tome de la trilogie de David Goudreault, le personnage principal n’est plus en prison et deux traques bien distinctes s’entrecroisent; le personnage principal poursuit ses recherches pour retrouver sa mère, alors que la police le traque. Il fera de nombreuses rencontres et se mettra évidemment dans le trouble quelques fois. Toutefois, tout se périple nous mène à une conclusion plutôt étonnante à laquelle je ne me serais pas attendue.
Avec ce tome qui vient conclure l’aventure d’un personnage dont on n’aura jamais connu le nom – ça m’a d’ailleurs pris un très long moment avant de le réaliser! -, on a la chance d’avoir pu voir ce personnage dans 3 mises en scène différentes, mais tout aussi intéressantes les unes que les autres. Dans Abattre la bête, j’ai adoré pouvoir être dans la tête d’un jeune délinquant naïf et décalé qui se cache de la police et qui, contre toute attente, s’en sort plutôt bien. Sa petite incursion dans l’univers de la drogue et de la prostitution est elle aussi très intéressante.
David Goudreault a su développer la psychologie de son personnage principal jusqu’à la toute fin. Ses décisions et ses actes semblent toujours en accord avec ce qu’il est, même si on se rend bien compte qu’il ne fait pas toujours les choses de manière logique.
Une finale qui laisse quelque peu sceptique
J’ai vraiment adoré la trilogie de la Bête écrite par David Goudreault, mais je dois avouer que j’ai quelques réticences face à la fin de l’histoire. Bien que je vienne de dire que les actes du personnage principal semblent toujours en accord avec sa psychologie, ce qui se passe à la fin me laisse un peu perplexe face à ma propre affirmation. Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il agisse de la sorte ni à ce que l’histoire se termine de cette manière. Je n’irais pas jusqu’à dire que je trouve la fin mauvaise, mais elle me dérange un peu; je la trouve exagérée, voire un peu irréaliste.
Malgré tout, comme je l’ai déjà dit, j’ai adoré la trilogie et je la recommande fortement. C’est une lecture très agréable et facile, bien qu’un peu de violence gratuite se retrouve dans les romans, surtout dans le premier tome.