- Auteur: Patrick Senécal
- Genre: Suspense psychologique, horreur
- Qualité de l’écriture: 5/5
- Originalité: 4/5
- Appréciation générale: 4/5
Ça fait à peine deux ans que je me suis plongée dans l’oeuvre de Patrick Senécal pour la première fois et j’ai tellement aimé le style de cet auteur que j’ai lu plusieurs de ses romans depuis – je vous ai d’ailleurs déjà parlé d’Aliss et de L’Autre reflet.
Plus récemment, c’est à son roman Les Sept jours du talion que je me suis attaquée. J’ai longtemps hésité à le lire, sachant l’histoire qui m’attendait; le film avait beaucoup fait jaser à l’époque lorsqu’il est sorti et je me suis toujours dit que je ne l’écouterais jamais parce que c’est trop dégueu pour moi, mais j’ai toujours moins de difficulté à lire des trucs horribles qu’à les voir, alors j’ai pris mon courage à deux mains et me suis plongée dans le roman.
Je peux toujours affirmer que je n’écouterai jamais le film, mais le roman m’a beaucoup plu!
Une histoire qui donne froid dans le dos
Comme à son habitude, Patrick Senécal nous offre une histoire difficile à lire par moment et remplie de détails horribles.
Bruno Hamel s’est levé un matin en croyant qu’il s’agirait d’une journée ordinaire comme toutes les autres, mais lorsque sa petite Jasmine ne rentre pas de l’école en fin d’après-midi, sa vie tourne au cauchemar. Il la retrouvera morte, brutalement assassinée après avoir été violée, et il fera ensuite tout ce qui est en son pouvoir pour venger lui-même l’assassinat de sa fille en rendant au coupable la monnaie de sa pièce.
L’événement déclencheur de l’histoire est lui-même absolument horrible en soi, mais lorsqu’on apprend le plan que le personnage de Bruno a en tête et qu’il réalisera, l’horreur atteint un tout autre niveau parce qu’évidemment, l’auteur a prévu les pires scènes de vengeance qui soient. De plus, on est face à un personnage principal psychologiquement instable, qui est pris entre le désir de venger sa fille jusqu’au bout en faisant souffrir le plus possible l’agresseur, tout comme il a fait souffrir la petite Jasmine, et l’envie d’en finir au plus vite avec lui. L’alcool prend aussi une place importante dans sa vie et vient brouiller ses idées, ce qui n’aide pas la cause.
Le maître de l’horreur québécois frappe encore
Malgré ce à quoi on peut s’attendre de l’écriture de Patrick Senécal, j’ai tout de même trouvé que les scènes d’horreur contenues dans Les Sept jours du talion étaient décrites moins en détail que dans certains autres de ses romans, mais ça n’empêche pas qu’on peut tout de même très clairement s’imaginer se qui se passe et ça reste totalement horrible. Même que parfois, ça m’a forcée à me demander pendant quelques secondes ce que Bruno faisait subir à son otage et du moment que je comprenais, j’avais l’impression que l’horreur était encore pire que si l’action avait été décrite en détail.
Avec Les Sept jours du Talion, Patrick Senécal nous offre un roman entièrement réaliste, ce qui fait changement de ses romans empreints de fantastique, même que ça ajoute à l’horreur puisqu’on sait que tout ce qui est raconté pourrait réellement arriver. Excepté L’Autre reflet, c’est le seul de ses romans que j’ai lus qui était réaliste et il faut avouer que l’auteur excelle vraiment dans les deux genres. On lit Les Sept jours du talion avec une constante appréhension de ce qui se produira ensuite et on n’a jamais envie de le poser tellement on est désireux de connaître la suite. Oui, c’est un peu du voyeurisme, voire du masochisme!
Encore une fois, avec Les Sept jours du talion, Patrick Senécal a su garder mon intérêt jusqu’à la fin en me donnant des frissons, certes, mais aussi en me portant à réfléchir. On ne peut faire autrement que se demander ce qu’on ferait à la place de Bruno Hamel, un père qui s’est violemment fait arracher sa fille par un homme sans scrupules.
Rivière-au-Cerf-Blanc: de l'art à glacer le sang | Noir sur blanc
1 avril 2019 at 20 h 21 min[…] eu du mal (ou plutôt que mon estomac avait eu du mal) avec certains passages du roman Les Sept jours du Talion de Patrick Senécal, par exemple, j’ai ressenti ce désagréable sentiment seulement une […]