- Auteure: Mélissa Perron
- Éditeur: Éditions Hurtubise
- Genre: Québécois, Drame
- Qualité de l’écriture: 4/5
- Originalité: 4/5
- Appréciation générale: 4/5
«Promets-moi un printemps». Je l’admets, j’ai été charmée par le titre, d’abord, que je trouve magnifique et ultra poétique, puis par la couverture du roman, qui est absolument splendide. Sans même savoir de quoi ce roman de Mélissa Perron parlait, je savais que je le voulais dans ma bibliothèque. Lorsque j’ai vu que Promets-moi un printemps abordait le thème de la dépression, je me suis dit que ce roman serait dans toute très intéressant. Le titre, la couverture et le thème me semblaient former un trio parfait et j’ai aussitôt été très emballée par cette future lecture.
La dépression, une maladie tabou
Promets-moi un printemps, c’est l’histoire de Fabienne, une peintre de grand talent, qui sombre dans la dépression. Alors que cette maladie tabou et invisible aux yeux des autres est inacceptable pour sa mère et Étienne, son ami/agent, Fabienne tente de se guérir malgré tout ce qui continue de lui tomber dessus. Heureusement, elle a Friedrich, son amoureux qu’elle a repoussé, mais qui a refusé de se laisser tasser, et sa meilleure amie Anna, qui travaillait à l’étranger, mais qui est revenue pour la supporter. On la suit tout au long de son parcours difficile, entre choc nerveux, rendez-vous chez la psy et événements dramatiques, alors qu’elle n’a qu’un but: tenter de s’en sortir.
Un roman sur la dépression, certes, ça peut faire peur. C’est tellement simple de tomber dans la dramatisation, dans le pathétique! Mais ce n’est aucunement le cas ici. On suit Fabienne dans l’évolution de sa maladie, à travers ses très rares hauts et ses nombreux bas, mais le tout reste réaliste et bien dosé. Jamais je n’ai trouvé ma lecture lourde, bien au contraire. Le roman est fluide et il se lit très bien.
Entre espoir et désespoir
Promets-moi un printemps aurait facilement pu tomber dans le cliché: la fille en dépression qui, en plus, continue de recevoir de mauvaises nouvelles, qui est mise face à des épreuves difficiles, qui se fait rabaisser par sa famille… ça aurait rapidement pu tourner en un roman mélodramatique des plus déprimants et exagéré, mais non. Mélissa Perron, avec sa plume douce et respectueuse, a su raconter l’histoire en insérant toujours une lueur d’espoir à travers le désespoir ressenti par Fabienne.
D’ailleurs, on s’attache beaucoup à Fabienne, on veut qu’elle s’en sorte. Chacune de ses épreuves nous fait mal, mais on lui fait confiance pour arriver à se relever. Personnellement, j’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Friedrich; on veut tous un homme comme lui dans notre vie!
Le seul bémol que j’ai par rapport à ce roman est en lien avec les personnages de la mère de Fabienne et, surtout, d’Étienne. Je comprends très bien la volonté de l’auteure de montrer à quel point la dépression est une maladie tabou – et je comprends aussi la nécessité de dénoncer le fait que ce soit encore tabou -, mais à un certain moment, j’ai trouvé les réactions de ces deux personnages un peu too much. Même si, au final, Fabienne arrive à faire la paix avec eux, moi, je les déteste toujours. Remarque, c’était peut-être le but de l’auteure de les rendre aussi haïssables; si c’est le cas, c’est très bien réussi! Toutefois, ce sont des personnages assez complexes, au fond, et peut-être que je ne les ai simplement pas totalement saisis.
Promets-moi un printemps de Mélissa Perron est réellement, malgré une thématique plus dramatique et difficile, un roman feel good rempli d’espoir et de lumière. J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture et je te la conseille!