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Artemis: une aventure lunaire originale, mais ardue

Roman Artemis d'Andy Weir




  • Auteur: Andy Weir
  • Genre: Science-fiction
  • Qualité de l’écriture: 3/5
  • Originalité: 5/5
  • Appréciation générale: 3/5

 

Il y a quelques années, lorsque la folie autour de The Martian (Seul sur mars en français) – autant le livre d’Andy Weir que le film avec Matt Damon – battait son plein, j’avais moi aussi beaucoup apprécié les deux oeuvres. C’est donc avec un immense enthousiasme que j’avais accueilli la nouvelle de l’arrivée d’Artemis (Artémis en français), le plus récent roman de l’auteur, en 2017. J’ai mis un peu (beaucoup) de temps à me le procurer et à le lire (problème de tout bookworm avec une PàL trop imposante et un problème d’achats compulsifs), mais 2 ans plus tard, je me suis finalement décidé à le lire alors que j’étais entre deux services de presse et que je voulais cocher un nouveau livre sur mon poster à gratter des 100 essential books sur lequel il figure. Toutefois, mes attentes n’ont pas tout à fait été comblée.

 

Un suspense prenant et bien ficelé

Dans Artemis, on suit le personnage de Jasmine «Jazz» Bashara, une jeune femme d’origine saoudienne qui vit dans la cité lunaire d’Artémis avec son père depuis qu’elle a 6 ans. Porteuse à domicile de colis légaux, mais aussi de contrebande, Jazz vit de manière très modeste, mais tente par tous les moyens de changer sa condition. C’est pourquoi, lorsqu’un de ses riches clients lui propose un travail risqué, mais ultra payant, elle ne peut qu’accepter. C’est alors qu’elle découvre qu’une immense conspiration politique fait rage à Artémis et qu’en acceptant cette mission, elle devient un point central de ce conflit. Le contrôle de la cité lunaire risque de tomber entre de mauvaises mains et c’est à Jazz de faire en sorte que ça n’arrive pas.




Encore une fois, avec Artemis, Andy Weir nous offre une aventure de science-fiction hors du commun avec son lot de suspense et de rebondissements. L’histoire est extrêmement bien ficelée et nous tient en haleine jusqu’à la fin. Le personnage principal, Jazz, est aussi très intéressant – une jeune femme d’origine saoudienne, autonome, à qui on ne la fait pas et qui sait se sortir des pires situations? You go, girl! -, quoi que trop adolescente pour son âge, sarcastique et désagréable, et parfois même mal engueulée. Andy Weir aurait pu doser un peu mieux la personnalité de son héroïne et sa manière de la décrire. De plus, les espèces d’apartés que Jazz fait parfois ainsi que ses nombreuses répliques sur la sexualité et son propre sexyness sont souvent franchement lourds. L’auteur est définitivement meilleur pour écrire un roman mettant en vedette un homme astronaute dans la quarantaine plutôt qu’une jeune femme forte résidente d’une cité lunaire.

 

Un auteur victime de ses connaissances?

Tout comme dans The Martian, Andy Weir nous démontre, dans Artemis, ses connaissances de programmeur informatique qui a grandi avec un père physicien et une mère ingénieure électrique. Jazz, le personnage principal, s’y connaît autant en soudure qu’en informatique et en mécanique. Bref, elle sait à peu près tout faire. Le hic, c’est qu’une lectrice comme moi qui n’a aucune notion dans ces matières se retrouve beaucoup trop souvent un peu perdue. À plusieurs reprises, je n’ai pas trop compris ce qui se passait. En fait, je comprenais le contexte général des événements, mais dès qu’il était question de travail technique (ce qui arrive tout de même souvent durant le roman), je pouvais lire plusieurs pages de suite sans être réellement capable de me figurer exactement ce qui se passait. Un défaut de lire mes romans en langue originale? Peut-être un peu, mais je ne crois pas que j’aurais davantage compris en français tellement c’était parfois trop pointu.

Malgré tout, on ne peut pas enlever à Andy Weir son imagination débordante et sa capacité à nous surprendre sans cesse. On a toujours hâte de savoir ce qui se passera ensuite et il est très difficile de prévoir les divers rebondissements contenus dans ce livre.

 

Bref, Artemis d’Andy Weir n’est pas un mauvais roman, au contraire. Il saura te divertir et te surprendre, mais si tu as lu et aimé The Martian, tu risques d’être déçu si tu t’attends à ce que ce soit aussi bon. Peut-être que pour une fois, s’ils en font une adaptation cinématographique, je la préférerai au livre; au moins, j’aurai une référence visuelle pour m’expliquer les détails et actions trop techniques que je n’ai pas compris!




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