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Je t’aime beaucoup cependant: un roman émouvant et sincère

Avec Je t'aime beaucoup cependant, Simon Boulerice nous offre une histoire touchante inspirée par la disparition de Cédrika Provencher




  • Auteur: Simon Boulerice
  • Genre: Jeunesse
  • Qualité de l’écriture: 5/5
  • Originalité: 5/5
  • Appréciation générale: 5/5

 

Ok, j’ai l’air de ne parler que de Simon Boulerice ces derniers temps et c’est un peu vrai. Mais pour ça, il faut blâmer l’auteur lui-même d’être beaucoup trop prolifique! Alors que je vous ai parlé du roman par poèmes Géolocaliser l’amour il y a deux semaines, voilà que je récidive aujourd’hui avec mon appréciation de Je t’aime beaucoup cependant, son plus récent livre, paru le 12 septembre dernier. Vu la taille impressionnante de ma pile à lire, il est rare que je me rue à la librairie pour me procurer les dernières sorties, mais cette fois, j’ai décrété que je n’avais pas le choix. Quelle belle décision j’ai prise!

 

S’inspirer d’une histoire qui a marqué le Québec

Le 11 décembre 2015, les ossements de la jeune Cédrika Provencher, disparue le 31 juillet 2007 alors qu’elle n’avait que 9 ans, ont été retrouvés. En entrevue, l’auteur explique avoir eu l’idée de son roman après avoir vu à la télévision un entretien avec Mégane, la meilleure amie de Cédrika, dans laquelle elle expliquait toutes les émotions qu’elle ressentait et qui se bousculaient en elle à la suite de cette nouvelle.

Je t’aime beaucoup cependant suit Rosalie, maintenant devenue une jeune adulte, qui apprend un jour que les restes de sa meilleure amie disparue, Annie-Claude, ont été retrouvés. Alors qu’elle vit en appartement avec Vincent, son amoureux, cette nouvelle, qui arrive comme un coup de poing, vient bouleverser sa vie personnelle, mais aussi sa vie de couple. Comment vit-on avec les souvenirs de sa meilleure amie disparue il y a près d’une décennie, avec les regrets et les si, avec la fin d’un espoir et le début d’un deuil qu’on redoutait, mais qu’on attendait tout autant à la fois? Alors que Rosalie doit composer avec l’absence irréversible de celle qui a partagé toutes ses journées de gamine, elle doit aussi faire face à sa rupture avec Vincent. Mais la peine d’amour peut-elle rivaliser avec la peine d’amitié?




Tout au long du roman, Rosalie s’adresse à Annie-Claude et lui raconte sa version de l’histoire, de leurs moments ensemble comme de sa vie après sa disparition. À certains moments, Rosalie fait aussi son mea culpa, se blâmant pour certains comportements qu’elle a eus, mais aussi de ce qui est arrivé à sa meilleure amie.

 

Une écriture toute en nuances et en émotions

Le style d’écriture de Simon Boulerice est passe-partout; peu importe l’histoire qu’il raconte, il sait la raconter à sa manière, en nous partageant toutes les émotions possibles sans jamais tomber dans la dramatisation ou l’apitoiement. On comprend ce que vit Rosalie, on ressent sa peine et son désarroi, on est touché par ses propos – le roman a failli m’arracher quelques larmes dans le métro, mais mon orgueil est à toute épreuve! -, mais le tout est parfaitement imbriqué dans une histoire rythmée et parfaitement ficelée où la disparition d’Annie-Claude ne prend pas toute la place. Elle n’est que l’élément déclencheur, l’événement qui a fait de Rosalie la personne qu’elle est devenue et qui entame maintenant sa vie d’adulte d’une manière malheureusement hors du commun.

C’est ça, Simon Boulerice: du vrai, du beau, du bonbon, des romans qui se dévorent et qui nous laissent toujours une impression de légèreté et de contentement, peu importe leur genre et leurs propos. Dans Je t’aime beaucoup cependant, on retrouve le même type de références charmantes et modernes ainsi que l’introspection juste et approfondie du personnage principal qui font tous deux la marque de commerce de l’auteur.

 

Simon Boulerice a vraiment frappé fort avec Je t’aime beaucoup cependant, confirmant une fois de plus son talent et son titre d’auteur touche-à-tout qui réussi tout ce qu’il fait et qu’on ne peut qu’adorer.




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