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S’aimer, malgré tout: une histoire de famille et de lâcher-prise

S'aimer malgré tout




  • Auteure: Nicole Bordeleau
  • Éditeur: Éditions Édito
  • Genre: Québécois, Drame
  • Qualité de l’écriture: 4/5
  • Originalité: 3/5
  • Appréciation générale: 3/5

 

Tu dois commencer à t’en rendre compte si tu suis mon blogue moindrement: j’aime lire pas mal de tout. J’aime aussi me lancer dans des lectures qui ne correspondent pas nécessairement à mes genres de prédilection, question de découvrir de nouvelles choses. C’est un peu dans cette optique que j’ai décidé de lire S’aimer, malgré tout de Nicole Bordeleau.

 

Un besoin générationnel d’être aimé

Dans S’aimer, malgré tout, on suit Édith, une femme qui semble tout avoir pour être heureuse: elle est à la tête d’une entreprise de commerce international réputée, elle vit très confortablement financièrement et est une femme épanouie. Toutefois, les apparences sont trompeuses; entre son collègue qui tente de bousiller sa carrière pour obtenir son poste, une vie qui ne lui ressemble plus et son alcoolisme envahissant, Édith a du mal à voir le bout de ses journées dès son réveil. D’ailleurs, son corps commence à la lâcher. Un jour, elle tombe sur les vieux journaux intimes de son père décédé alors qu’elle n’était encore qu’une enfant et se met à les lire. Commence alors l’histoire de sa famille deux générations plus tôt, où mises en contexte et révélations nous font encore mieux comprendre la réalité d’Édith.

J’avoue qu’au départ, j’avais quelques préjugés défavorables envers ce roman. Déjà, le titre, S’aimer, malgré tout, me semblait annonciateur d’une histoire un peu psychopop, voire quétaine; chose que je n’apprécie pas tant que ça en général. Malgré tout, comme l’amour de soi et le besoin d’être aimé sont des sujets qui m’interpellent – et aussi parce que la couverture est magnifique, on va se le dire! -, j’ai décidé de laisser une chance au coureur. Élargir mes horizons, que je disais! Eh bien, je suis tout de même heureuse de l’avoir fait, parce que mes préjugés initiaux se sont finalement avérés faux. S’aimer, malgré tout relève davantage d’une histoire générationnelle, complexe et profonde, que d’une oeuvre moralisatrice tentant d’être thérapeutique pour le lecteur.




Une magnifique plume parfois forcée

S’aimer, malgré tout est le premier roman de Nicole Bordeleau, tout de même auteure de cinq ouvrages sur l’art du mieux-être. D’ailleurs, sa grande connaissance de ce domaine transparaît énormément dans son livre. L’auteure a réellement une magnifique plume, douce et recherchée, très agréable à lire. Toutefois, cette belle manière d’écrire m’a parfois semblé un peu forcée dans certains dialogues, qui en venaient à sonner faux. À quelques reprises je me suis dit «Ben voyons, y’a personne qui parle de même dans la vraie vie!»

En commençant ma lecture de ce roman, je ne m’attendais pas à ce qu’après 170 pages, on plonge complètement dans les générations passées d’Édith pour ne revenir réellement à elle, dans son présent, qu’à la toute fin du roman. Perdre de vue le personnage principal comme ça m’a sincèrement déboussolée, et malgré que le tout soit bien écrit et reste intéressant, j’ai trouvé ça un peu dommage, et même un peu long, de repasser dans ses moindres détails la vie complète des deux générations la précédant. J’aurais préféré qu’on revienne à Édith à quelques reprises à travers tout ça.

 

S’aimer, malgré tout de Nicole Bordeleau est un livre que j’ai bien apprécié lire, surtout grâce à la magnifique plume de l’auteure, mais j’avoue que le cours du récit m’a étonnée et un peu déçue. Toutefois, avec du recul, j’apprécie davantage ma lecture qu’au moment où je l’ai terminé et que j’ai refermé le livre. En y repensant bien, je vois comment tout ce retour dans le passé vient expliquer et appuyer le présent, et je trouve la manière de faire de l’auteure tout de même intéressante. Bref, S’aimer malgré tout n’a pas été un coup de coeur pour moi – après tout, je ne peux pas adorer tout ce que je lis! -, mais il n’en reste pas moins un bon livre qui porte à réfléchir sur ce qui est réellement important pour nous dans la vie, et qui demeure une lecture agréable.




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