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Amélie Nothomb, une découverte déstabilisante




  • Auteure: Amélie Nothomb
  • Genre: Drame
  • Qualité de l’écriture: 4/5
  • Originalité: 4/5
  • Appréciation générale: 3/5

Depuis longtemps j’entendais le nom d’Amélie Nothomb assez régulièrement, mais rien ne m’avait encore poussée à lire une de ses oeuvres. Toutefois, lorsque j’ai entendu qu’elle avait sorti un nouveau roman cette année, Frappe-toi le coeur, j’ai été intriguée – surtout que le résumé du livre ne tient qu’en une simple citation d’Alfred de Musset, soit «Frappe-toi le coeur, c’est là qu’est le génie.» Je me suis dit qu’il était temps que je me plonge dans l’univers de cette auteure pour la première fois.

Je n’avais aucune idée de ce dans quoi je m’embarquais en commençant ma lecture et je dois avouer que j’ai été plutôt déstabilisée, parce que Frappe-toi le coeur, c’est un roman au sujet plutôt difficile qui porte grandement à réflexion et au style littéraire unique qui fesse un peu quand on ne s’y attend pas.

 

Le roman a comme sujet l’amour (ou la haine?) mère-fille et les relations amicales féminines. L’auteure y traite de la possibilité qu’une mère soit jalouse de sa fille au point de nuire à son amour pour elle, ainsi qu’à la rivalité et, encore, la jalousie qui peut s’installer entre deux femmes même lorsqu’elles partagent une amitié qui semble forte. Ce roman est plutôt noir et il est réellement dicté par la jalousie d’une manière extrême. C’est un sujet qui, je trouve, porte grandement à réflexion. On entend toujours que l’amour entre un enfant et ses parents est inconditionnel, mais on dirait que personne ne pense jamais qu’il se peut, parfois, que ce ne soit pas le cas et que certaines choses puissent contrevenir à cet amour en le fragilisant ou en le tuant complètement. Personnellement, je me suis déjà dit qu’un jour, si j’avais un enfant, j’aurais peur de finir par ne plus l’aimer. Je n’ai évidemment aucune raison de croire que ça arriverait, mais ça reste une possibilité et ce roman m’a donné l’occasion d’en prendre davantage conscience et de me questionner encore plus profondément sur le sujet.




Mais encore plus que le sujet abordé, je crois que c’est le style de l’auteure qui m’a le plus déstabilisé. Amélie Nothomb possède une écriture franche et directe; ne vous attendez pas à des descriptions interminables ou superflues et à du fla-fla de nature quelconque, il n’y en a pas. Elle va droit au but sans dévier en cours de route et ça se sent jusque dans les dialogues. Tellement qu’on commence le roman en étant dans la peau de Marie et qu’on le termine en étant dans celle de sa fille Diane sans qu’on se rende réellement compte de la transition. On sait qu’elle s’est opérée, mais ça se fait tellement subtilement et de manière logique que sincèrement, je l’ai réalisé après bon nombre de pages.

J’ai aussi trouvé qu’Amélie Nothomb a un ton un peu froid et détaché face à ses personnages. On les suit, mais on dirait qu’on n’a pas réellement de raisons de s’attacher à eux. J’ai suivi les aventures de Diane avec intérêt, mais sans réellement m’attacher à elle. Peut-être que cette impression est aussi due au fait que les personnages de ce roman ont des personnalités plutôt exagérées. Tout comme le style d’écriture très direct de l’auteure, la personnalité très accentuée des personnages n’a pas de demi-mesure. Ils sont comme ils sont, et ils le sont à fond. Ils vivent leurs émotions intensément, frôlant parfois l’exagération, mais sans toutefois déranger et nuire au réalisme de l’histoire.

 

J’ai sincèrement beaucoup apprécié le roman Frappe-toi le coeur, d’Amélie Nothomb. Cette dernière a un style très atypique et intéressant, mais aussi très perturbant. Je crois qu’il s’agit en fait d’une auteure quelque peu difficile d’approche, qu’il faut apprivoiser, qu’on découvre au fil des lectures et qu’on apprend à aimer avec le temps et l’habitude.




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