- Auteure: Margaret Atwood
- Genre: Fiction
- Qualité de l’écriture: 5/5
- Originalité: 4/5
- Appréciation générale: 5/5
Ma première incursion dans le monde littéraire de Margaret Atwood s’est faite avec La Servante écarlate (VF de The Handmaid’s Tale) et j’ai aussitôt eu un coup de coeur pour cette auteure incroyable. Ça allait donc de soi que je lis son roman Captive (VF de Alias Grace), qui a lui aussi été porté au petit écran.
Basé sur des faits réels, soit les meurtres de Thomas Kinnear et Nancy Montgomery, survenus en 1843, Captive est une fiction historique bien différente de la dystopie proposée dans La Servante écarlate. Paru 11 ans plus tard, ce roman n’en est tout de même pas moins prenant et intéressant.
Une histoire de meurtre irrésolu
Née en Irlande en 1828, Grace Marks a immigré au Canada avec ses parents et ses 8 frères et soeurs en 1840. Malheureusement, sa mère est décédée durant le voyage en bateau vers le Canada et ayant un père alcoolique et violent, Grace décide de quitter le nid familial pour devenir servante. Elle travaillera dans plusieurs demeures, où elle aura l’occasion de rencontrer Mary Whitney et Jeremiah Pontelli, des personnages inventés par l’auteure et qui auront un impact important dans le roman. C’est par un heureux hasard qu’elle aura l’occasion d’aller servir dans la maison de Thomas Kinnear, où elle servira aux côtés de Nancy Montgomery, la gouvernante en poste, et de James McDermott, l’homme de main de M. Kinnear. Toutefois, la situation s’envenime et M. Kinnear et Nancy sont assassinés, alors que James et Grace sont accusés des meurtres. Lors du procès, Grace affirme n’avoir aucun souvenir de ces meurtres, mais ça ne l’empêche pas d’être condamnée à mort au même titre que James. Toutefois, alors que ce dernier a bel et bien été pendu, Grace a quant à elle été incarcérée dans un asile, puis transférée au pénitencier de Kingston où elle a plutôt été condamnée à l’emprisonnement à vie.
Est-elle réellement coupable ou a-t-elle été manipulée et utilisée par James?
Le moment où Margaret Atwood vient romancer l’histoire est lorsqu’entre en scène le docteur Simon Jordan. Ayant reçu la permission de travailler comme servante à la maison du gouverneur du pénitencier, Grace est devenue la protégée d’un comité de l’église méthodique qui souhaite la faire pardonner et libérer, sa culpabilité n’ayant jamais réellement été prouvée. Le comité fait donc appel au Dr Simon Jordan, un psychiatre engagé dans le but de prouver que Grace est hystérique et non criminelle.
Une écriture intelligente et précise
On entend souvent dire ces derniers temps que Margaret Atwood est une auteure de génie et ce qualificatif est amplement mérité. Cette auteure écrit de manière intelligente et précise, sans jamais donner d’informations qui sont sans intérêt. Elle est plutôt du genre à semer des indices tout au long de son récit, à nous tenir en haleine sur le dénouement et ce n’est qu’à la fin du roman qu’on réalise tout le stratagème littéraire qu’elle a mis en place dès le début.
Si vous avez déjà lu La Servante écarlate, il faut vous attendre, avec Captive, à un roman plus lent contenant moins d’action. Ça ne signifie pas pour autant que ce dernier est plus ennuyant, bien au contraire, mais il est écrit d’une manière différente et la trame narrative principale exige que Grace raconte son histoire en faisant référence à des événements antérieurs plutôt qu’on les vive en temps réel en même temps qu’elle.
Avec Captive, Margaret Atwood nous plonge dans une histoire vraie mystérieuse et arrive à combler les incertitudes de cette même histoire irrésolue de main de maître grâce à son génie incontestable. Lent, mais prenant, sobre, mais délectable, ce roman est une autre grande réussite de cette auteure qui ne cessera jamais de nous captiver.