- Auteure: Myrna Chahine
- Éditeur: Éditions Québec Amérique
- Genre: Québécois, Drame
- Qualité de l’écriture: 4/5
- Originalité: 4/5
- Appréciation générale: 4/5
De plus en plus d’étrangers immigrent au Québec. C’est une réalité devenue assez commune avec le temps et personnellement, je ne me suis jamais tant posé de questions à ce sujet. Évidemment, je sais que les raisons de l’immigration sont nombreuses, mais même en étant consciente des difficultés que peuvent vivre les nouveaux arrivants une fois les pieds posés ici, je ne m’étais jamais réellement penchée sur la question. C’est pourquoi, lorsque j’ai lu le résumé du récit La Jeune fille qui venait d’ailleurs de Myrna Chahine, j’ai été tout de suite intriguée par cette histoire.
L’émigration vue par une jeune fille
La Jeune fille qui venait d’ailleurs est un récit raconté selon le point de vue de Ryma qui, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, doit quitter son pays natal avec sa mère, ses deux frères et sa soeur pour fuir la guerre, alors que son père doit rester au Liban quelque temps. Le récit suit donc Ryma de l’enfance à l’âge adulte de manière généralement chronologique, mais avec quelques sauts dans le temps, alors qu’elle devra s’installer d’abord en France, puis au Québec, et qu’elle passera de jeune fille à adolescente, puis à femme. On la suit à travers son émigration, mais aussi à travers ses années scolaires et sa quête de liberté, qui se continue jusqu’à l’âge adulte.
Dans ce livre, non seulement j’ai appris plusieurs choses sur la culture libanaise, mais j’ai aussi pu avoir un aperçu des réalités de l’émigration, des difficultés que peuvent vivre les adultes, mais aussi les enfants, lorsqu’ils immigrent dans un pays qu’ils ne connaissent pas, où la langue et la culture leur sont étrangères. On compatit avec Ryma tout au long de ce récit dramatique, mais teinté d’humour, alors qu’au départ, elle ne comprend pas pourquoi ils ont dû partir ni pourquoi son père ne les a pas suivis, jusqu’au moment où est venu le temps pour elle de quitter le nid familial. Par exemple, à certains moments, la jeune fille dit qu’elle souhaiterait retourner vivre au Liban malgré la guerre plutôt qu’être en France, et même s’il s’agit d’une envie qu’on sait absolument illogique dans les circonstances, on comprend parfaitement sa pensée et son raisonnement. En tant que lecteur, on a accès aux impressions, aux sentiments et aux épreuves auxquelles sont confrontés une jeune fille et sa famille qui immigrent dans ce qui est, pour nous, le quotidien, et ça, c’est quelque chose qui m’a fasciné et grandement touché.
Un récit détaillé et sincère
Alors qu’on sait que l’auteure du livre, Myrna Chahine, a elle aussi vécu une expérience du genre lorsqu’elle était enfant et qu’elle a écrit ce récit «dans l’espoir [qu’il] apaiserait ceux et celles qui, comme elle, ont connu la dure épreuve de l’émigration», on peut penser qu’il est non seulement réaliste, mais aussi inspiré d’événements réels, vécus par elle-même ou par d’autres. Sa plume est des plus sincères et nous fait parfaitement ressentir les émotions des personnages.
Jamais, durant la lecture, on ne ressent une quelconque pitié envers les personnages. Malgré les épreuves qu’ils doivent traverser, ils ne sont pas dépeints comme des êtres misérables, mais plutôt comme des personnes courageuses et prêtes à tout. D’ailleurs, Ryma est un personnage très fort et vraiment inspirant! Je crois qu’avec cette oeuvre, l’auteure souhaitait simplement nous exposer une réalité qui nous est inconnue tout en offrant un récit rempli d’espoir et de courage aux lecteurs qui auraient vécu une expérience semblable; une tâche parfaitement accomplie, selon moi.
La Jeune fille qui venait d’ailleurs de Myrna Chahine est réellement un livre que j’ai adoré lire pour diverses raisons. Non seulement j’ai été diverti, mais j’ai aussi beaucoup appris à plusieurs niveaux. Ce récit, tout premier livre de l’auteure, mérite amplement d’être lu!