1 Dans Appréciation littéraire/ Drame/ Jeunesse/ Québécois

Simon Boulerice: l’art du vrai




  • Auteur: Simon Boulerice
  • Genre: Jeunesse/drame
  • Qualité de l’écriture: 5/5
  • Originalité: 5/5
  • Appréciation générale: 5/5

 

La première fois que je me suis plongée dans le magnifique univers de Simon Boulerice, c’était avec la bande dessinée Mon coeur pédale. J’avais eu la chance de le rencontrer une fois dans le cadre du lancement de la saison 2016 de La Saison de la lecture de Montréal, de laquelle il était porte-parole. Avant cela, je le connaissais de nom, mais sans plus. Du moment que je l’ai vu, avec son côté sympathique, sociable, enjoué, extraverti, j’ai été charmée. Vraiment. Et avec ses livres, j’ai eu la même réaction.

Le premier roman de Simon Boulerice dans lequel je me suis lancée est L’enfant mascara, un roman jeunesse pour les 10 ans et plus. J’en avais beaucoup entendu parler, alors je me suis dit que ce serait un bon point de départ. Il n’y a pas à dire, ce fut un excellent choix!

 

L’enfant mascara, c’est un hommage à Larry, ou Laeticia, une jeune adolescente qui a été victime d’un meurtre homophobe, ou plutôt transphobe, à Oxnard, en Californie. Il s’agit d’un des meurtres les plus violents de ce genre à s’être produit aux États-Unis. Une histoire tragique que l’auteur a voulu partager par le biais de la fiction.




Larry est follement amoureux de Brandon, il en est même obsédé. Mais Larry est aussi Laeticia, une jeune fille née dans le mauvais corps, prise avec l’apparence d’un garçon. Laeticia s’affirme et s’assume beaucoup et de plus en plus à mesure que le roman avance. Déjà que Brandon n’est pas enchanté lorsque Larry lui demande d’être son Valentin, il l’est encore moins lorsque Larry commence à laisser davantage s’épanouir Laeticia et qu’il devient encore plus le garçon étrange aux yeux des autres. Malheureusement, cette histoire d’amour à sens unique se transforme en drame tragique.

Avec L’enfant mascara, Simon Boulerice nous raconte une histoire laide, mais belle. Il nous présente un personnage adorable et touchant, mais original et assumé, ce qui cause sa perte. Toutes les émotions se bousculent durant la lecture de ce roman bonbon, qui se dévore en quelques heures à peine, d’une seule traite. Même si on connaît d’emblée le dénouement de l’histoire, au fil de la lecture, on l’oublie et on ne veut pas y croire.

De plus, puisqu’il s’agit d’un roman jeunesse, tout y est dépeint simplement et bien que les enjeux soient réels, ils ne semblent pas insurmontables. Certes, ça rend la finale encore plus injuste, mais au fond, n’est-ce pas un peu le but de ce roman? Faire réfléchir autant les jeunes que les adultes et montrer qu’une personne, même différente, mérite la même vie que n’importe qui?

 

Cette oeuvre incroyable est, selon moi, un passage obligé, un incontournable. Il est impossible que vous ressortiez de cette lecture indemne; vous aurez certainement amplement matière à réflexion après avoir lu ce livre et, évidemment, vous ne voudrez que dévorer tout le reste de l’oeuvre de cet auteur très prolifique!




 

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