0 Dans Appréciation littéraire/ Drame/ Jeunesse

The Hate U Give: une histoire d’injustice et de résilience

Le roman The Hate U Give d'Angie Thomas raconte une triste histoire d'injustice et de résilience




  • Auteure: Angie Thomas
  • Genre: drame
  • Qualité de l’écriture: 4/5
  • Originalité: 5/5
  • Appréciation générale: 4/5

 

Alors que l’adaptation cinématographique est sortie au début octobre 2018, j’avais évidemment déjà envie de lire le livre The Hate U Give (The Hate U Give: La haine qu’on donne en français) d’Angie Thomas, mais lorsque j’ai vu qu’il avait été consacré The Best of the Best sur Goodreads pour l’année 2018, reléguant mon favori All the Light We Cannot See (Toute la lumière que nous ne pouvons voir en français) à la deuxième place, je ne pouvais faire autrement que de lire ce roman que tout le monde semble avoir adoré. C’est donc ce que j’ai fait il y a deux semaines et je ne le regrette pas!

 

La dure réalité des noirs

Dans The Hate U Give, Angie Thomas nous raconte l’histoire de Starr, une jeune adolescente afro-américaine de 16 ans qui vit dans le quartier noir et défavorisé de Garden Heights. Toutefois, ses parents l’ont envoyé dans une école privée à prédominance blanche, la Williamson Prep School, ce qui l’oblige donc à diviser sa vie – et un peu sa personnalité – en deux. Toutefois, elle qui a perdu sa meilleure amie Natasha lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant – Natasha a été atteinte d’une balle alors que les deux gamines jouaient à l’extérieur en compagnie de leur ami Khalil -, Starr devra maintenant affronter la mort de Khalil, tué par balle devant elle par un policier. Alors qu’elle considère avoir été une mauvaise amie pour Natasha après sa mort, ne faisant rien pour dénoncer le crime, elle décide cette fois de prendre sur elle la responsabilité de faire justice à son meilleur ami, surtout qu’elle est la seule témoin du meurtre. Toutefois, faire condamner un policier blanc qui a tué un noir sous prétexte de légitime défense alors que ce dernier est soupçonné de vendre de la drogue sera beaucoup plus ardu et dangereux qu’on le croit.




Certes, je suis loin d’être une experte et d’avoir des connaissances élargies sur la réalité des Afro-Américains vivant aux États-Unis ou même ailleurs, mais je crois qu’Angie Thomas a très bien réussi à dépeindre ce que certains peuvent vivre au quotidien. L’histoire qu’elle raconte me semble plausible, surtout que l’auteure, une Américaine de couleur noire vivant à Jackson au Mississippi, s’est beaucoup inspirée d’une vraie situation pour son roman. Il s’agit d’une histoire horrible, certes, injuste et difficile, mais à quoi bon fermer les yeux sur quelque chose qui nous déplaît lorsqu’il s’agit de la réalité de millions de personnes? The Hate U Give est un roman divertissant, mais aussi fâchant, voire triste par moment. Malgré tout, l’auteure ne tombe jamais dans l’apitoiement et le mélodrame; son personnage principal est plutôt un exemple parfait de résilience, de détermination et de courage. On ne peut qu’encourager et appuyer Starr dans l’épreuve difficile qu’elle vit et dans sa quête de justice pour venger la mort de son meilleur ami, qui représente évidemment une mort de trop, une vie inutilement perdue.

Un style juste et direct

The Hate U Give est le tout premier roman d’Angie Thomas et il faut le dire, il s’agit d’une belle réussite. Alors qu’elle nous raconte une histoire tout de même difficile, elle arrive à le faire d’une manière très juste et réaliste. Elle met parfaitement en scène les deux côtés de la médaille, à la fois la manière dont les noirs et les blancs perçoivent la situation, et elle ne fait pas en sorte que tout se passe bien pour le personnage principal; ce n’est pas un conte de fées arrangé d’avance qui ne peut que bien finir, loin de là. Pour un roman pour adolescents, il est très sincère et direct et je trouve que c’est l’une de ses plus grandes qualités.

Angie Thomas a su nous faire apprécier le personnage de Starr dans toute sa complexité et ses épreuves et on ne peut que se rallier à sa cause. L’histoire est si bien racontée que je n’ai pu m’empêcher d’être outré par certains développements et j’ai été mise face à une réalité que je ne connaissais pas, mais qui m’a grandement ébranlée.

 

The Hate U Give d’Angie Thomas est certes un roman un peu difficile, triste et fâchant, mais il est aussi nécessaire et représente un parfait exemple de résilience. On entre facilement dans la peau de la jeune adolescence qui doit faire face à la mort de son meilleur ami, survenue devant ses yeux, et on ne souhaite comme elle qu’une chose: la justice pour Khalil. Évidemment, en tant que jeune femme blanche nord-américaine, je ne vivrai jamais quelque chose comme ce que le personnage a vécu, mais justement; c’est bien d’être confronté à ça et de se rappeler que ça existe, d’en prendre conscience et de le vivre un peu, d’une certaine manière, par l’entremise du roman.

Note: J’ai regardé le film la semaine dernière et je me permets de vous en glisser un mot. Certes, il est un peu aussi tout ce que j’ai décrit dans le paragraphe précédent, mais j’ai franchement été déçue. Trop de choses quand même importantes à mes yeux ont été modifiées et ça a totalement gâché mon plaisir. Je vous conseille grandement le roman, mais j’ai plusieurs réserves quant au film!




Vous aimerez aussi...